samedi 1 août 2009

Dematérialisation


Sur un coup de boule ce matin, j'ai décider de publier toutes les reviews de films, bouquins, albums, concerts faites depuis le début de Binge Cogel. C'est en vrac et pas du tout classé, sauf par catégories. C'était rigolo au début mais là j'ai mal à la tête et ça me soule. Rien de vaut la version papier (qu'on peut demander ici: bingecogel@gmail.com)
Bonne lecture quand même.
Moshi

The Chaser, de Na Hong-Jin

Chez Binge Cogel on ne recule devant rien. La preuve 3 membres de la rédaction se sont spécialement rendu au cinéma pour voir The Chaser, de Na Hong-Jin. Pour cela, le premier a du activer le NOS (nitrous oxide injection) de sa Twingo pour arriver dans les temps, le second a du faire face aux aléas mécaniques de sa mobylette (filtre à air trop fin, joints de carbu artisanaux) et enfin le troisième, votre fidèle serviteur, a du brider son vélo de course Eddy Merckx à selle thermosoudée, de peur de franchir le mur du son en descendant la rue d'Aubagne et d'arriver trop en avance. Un quatrième laron était également de la partie. Il est venu à pied.
J'avais convaincu cette fine équipe de m'accompagner avec mes habituels arguments tapageurs (« c'est un polar coréen, avec de la violence et de l'humour genre Memory Of Murder, venez ça va être bien. »)
http://blogs.lexpress.fr/studiocinelive/The%20Chaser.jpg
Arguments que je peux désormais étoffer en rajoutant que pour un premier film, Na Hong-Jin assure: pour l'ambiance, dans ce Séoul vide, étouffant, abruti par la chaleur de l'été; la nuit les averses préfigurent le pire; la sueur se mélange au sang, à la terre, et les crimes au marteau continuent. Très dur nerveusement pour moi, entre la tensions des poursuites et les passages à tabac éprouvants, je ne savais en plus jamais à quoi m'attendre. Sauf que l'aquarium au néon bleuté dans lequel une tête de femme, seul éclairage de la scène finale allait être cassé au court de l'ultime corps à corps.
Pessimiste, féroce et sombre comme un roman de Manchette, The Chaser prend aux tripes et marque.
Moshi -avril 2009

Jay reatard – 13/03/09-2012 – La plateforme – Lyon

Nous sommes un vendredi 13, je passe sous un échafaudage composé de six échelles en sortant de chez moi et la fin du monde est toujours prévue pour 2012 selon le biblique calendrier maya, bref tout les éléments pour que je passe une soirée merdique sont réunis.
J'arrive à la plateforme, ça me fait rêver, c'est la première fois que j'assiste à un concert sur une péniche, je trouve ça coule. Je sympathise avec le vigile qui me dit que « en tout cas en balance ça grattait fort! » et je paye ma place 11euros, ça à intérêt à être de la bombe!
La salle est en sous-sol, par les hublots on voit à ras de l'eau, ça m'inquiète un peu mais c'est super jolis. Les demis sont à 3,50euros et ils ne servent pas de vin, c'est un peu du foutage de gueule. Heureusement, j'ai une fiole de gin sur moi. Pas de scandale.
Les Crusaders of love, un groupe venus exprès de Lille pour l'occasion, mettent dix plombes à s'accorder, j'ai l'impression qu'ils sont un peu bourrés. Le concert met un peu de temps à décoller et le batteur est à coté de la plaque tout le début du set. Je commence à regretter d'être venu quand le chanteur et le guitariste décident de se friter, ce qui met de suite du punch pour le reste du concert. Son à la Black Lips, deux guitares, basse, batterie, un guitariste avec une tête de champignon et un chanteur super stylé, (t-shirt rastafaray, sangle vert-jaune-rouge, slim). Ces types cachent des ressorts sous leur pompes, c'est sûr, et pour cause, le batteur ne joue quasiment jamais à la croche.
Fin apocalyptique, guitare dans la batterie, larsen et le chanteur qui souffle dans le micro pour nous briser les tympans. Tout ça n'a pas l'air de plaire au vigile qui se tient debout à droite de la scène, la tête dans les mains. Au bout de cinq minutes à camper sur scène, les Crusaders se décident à faire une chanson des Buzzcocks en rappel. Au final, bon concert malgré une basse omniprésente dans les enceintes. Un jeune groupe auquel il faut prêter attention!https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhSG9pLFZMAxTyQ6pfz6Rjc7I-i9VGtE4dKBDGm2vEBFM5nzoxbDJkrkBup9kgiie3AszrFNBQBeEkY8C18gIpVioDFgrnWSjgNQZ01eNhyphenhyphengDrp5x_9AOgu7TN4jwhj17Ui-k-OswlG-5Q/s400/JayReatard43008Mercy04%5B1%5D.jpg
Juste le temps de se lier d'amitié avec deux-trois personnes et c'est au tour de Jay Reatard.
Si je ne savais pas à qui j'avais à faire, je partirais en courant. Ces mecs la ont sans doute la pire dégaine de tout les temps.
On ne peut rien dire de ce concert sauf que c'est la grosse folie. Show à l'américaine, pas une seconde de pose entre les morceaux, pas une seule baisse, pas un seul pain, le tout doit faire 30minutes, la plus grosse tourne mondiale. Le public devient fou, tout le monde redécouvre son soi épileptique. Le concert se termine par not a substitute en rappel, Jay Reatard disparaît pendant le morceau et la section rythmique se téléporte en coulisse presque aussi rapidement. La musique revient doucement, tout le monde à le sourire figé. Je comprend maintenant pourquoi c'est un jour de malchance, c'est déjà fini.
Platon -mars 2009

Richard Hell and The Voidoids/ Blank Generation

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On a tous eu 14 ans, on a tous remué frénétiquement nos fessiers sur du binaire, avec pour seule crainte d'être surpris par Maman en train de gesticuler face au miroir. Vous ne connaissez pas ça? Fermez Binge Cogel. Puis un jour on découvre Richard Hell, et là, quelle surprise, le “1,2,3,4” que l'on hurle ne tombe pas sur le bon temps et la structure des morceaux nous empêche d'être les plus beaux dans le miroir, on a beau déchirer son t-shirt et s'ébouriffer les cheveux, ça ne veut pas fonctionner. Alors on prend le disque, on l'oublie, on se lie avec tous les gens qui disent que la musique de Richard Hell est fade.
Puis un jour on se rend compte qu'il ne s'agissait pas la de punk mais tout simplement d'un disque de rock. De bon Rock même, celui qui ose des solos où s'entremêlent les dissonances, des descentes d'accords, qui s'approprie les éléments du passé et nous le balance version couleur.. Alors on reprend sa guitare , qu'elle soit virtuelle ou non, et on hurle des “loves comes in spurt”, on se méfie des mensonges et on se voit déjà marcher sur l'eau.
Certains y voient du mauvais concepts pour intellos et alors, l'intellectualisme n'a jamais été une tare, sa mauvaise exploitation l'est.

Trève de plaisanterie, le solo de “The Plan” commence, mon miroir n'a pas bougé. Ça tombe bien ma mère est sortie.

The Dogs /Walking Shadows

http://ecx.images-amazon.com/images/I/51672X4D70L._SL500_AA240_.jpg
C'est pas juste, merde, encore un groupe d'anglo-saxons qui a bénéficié de 30 ans de culture musicale ultra pointue pour nous pondre un album fantastique. Quoi, pardon? Ils sont Français? Et de Rouen en plus? Walking Shadows des Dogs est l'œuvre de musicien plus près du ferry direction Douvres, que du corail pour Paris, c'est peut-être ça qui confère à cet album cette touche si loin de ce qui se faisait en terme de Punk Rock chez les gaulois. Les Dogs n'oublient pas grand-chose, certes moins drôle que Starshooter mais tellement plus élégant et mystérieux, et puis si Laboubée était la pour rigoler on le saurait. Alors l'idéal reste d'être un foutu incompris, de n'avoir personne à qui parler des Kinks, des Flamin' Groovies et de tomber un jour sur Walking Shadows. Le tout en se disant qu'un jour on aura le permis et qu'on pourra entendre les échos des Algomania, des "Do you love me" torturés, des lignes de Rickenbacker, au milieu de nulle part, seul, la nuit. Sous la pluie de préférence.
Energisant -juillet 2008

MORSE, de Tomas Alfredson

Si aujourd'hui je m'attèle à une critique de film, c'est précisément parce que les films, c'est pas mon trucs. Illogique? Évidemment. Mais pas complètement: la vérité sort de la bouche des enfants, n'est ce pas? Alors quand ça me plait, ça vient du cœur.
Ainsi donc, vous l'aurez compris, ce Morse m'a plu.http://plaskis.se/wp/wp-content/uploads/2008/02/100955_21.jpg

Mardi dernier, j'ai été réquisitionné pour aller voir « un film de vampire suédois ». J'étais dans une période de force mentale assez élevée et j'ai accepté dans un frisson de transgression vis-à-vis de moi-même (et de l'interdiction aux moins de 12 ans). Un bon film d'horreur spécial vikings déviants. J'ai petit à petit compris que je faisait fausse route et qu'il n'était pas nécessaire de me cacher derrière mes doigts à chaque fois que la caméra filmait du noir. Non pas que « vampire suédois » ne soit pas un terme formellement correct, mais disons que Morse ne fait pas dans l'utilisation de Beretta à balles traçantes UV achetées à l'armée américaine. Plutôt dans une belle histoire d'amour rendue un peu plus compliquée par le défaut bizarre de la petite fille. ( Je vais pas mettre : « c'est un vampire. » quand même?). Pour ceux que ça étonne de me voir écrire un truc comme « une belle histoire d'amour », prenez ça comme la seule raison valable d'aller voir le machin! Tout est parfaitement dosé, c'est jamais mièvre ni bien-pensant, parfois violent et souvent très beau, et même finalement légèrement drôle. Comme Forest Gump! Exact.
Guillermo Del Toro a dit « Le film le plus poétique et le plus obsédant qui soit ». Il a raison.
On dirait que je deviens un vrai journaliste hein? Je me suis renseigné sur l'Internet et tout!

Emile Pollack -février 2009

TOKYO! de Michel Gondry, Leos Carax et Joon-ho Bong

Chez Binge on ne recule devant rien. La preuve, j'ai été envoyer spécialement au cinéma pour voir "Tokyo!", compile de trois court-métrages, respectivement réalisés par Gondry, Leos Carax et Joon-ho Bong, actuellement dans les salles obscures. Pour ce troisième numéro, Binge s'intéresse à l'actualité cinématographique ! Ca vous changera des critiques de dvd vus la veille du bouclage, en catastrophe...

http://ventredudragon.bangbangblog.com/files/2009/05/tokyo-_300.jpg
La compile s'ouvre ainsi avec le court de Gondry (celui de Denis Lavant est court aussi, mais nous le verrons plus tard, enfin si je ne m'égare pas au tournant d'une virgule, ou dans le vortex d'une paranthèse mal négociée). Déjà, j'étais agréablement surpris de revoir Ryo Kase (cet article, puisqu'il est d'actualité, pratique comme tout article qui se respecte le name-dropping, si cher aux inrocks et à tekniqarte, qui eux ont des articles à la pointe de l'actualité, ce qui n'est pas difficile quand on fait du remplissage en déclarant, courbe à l'appui, ce qui est "in" et ce qui est "out". Et j'espère que comme moi, lecteurs, lectrices, vous préfèrerez toujours une bonne partie de "in & out" -chère à Alexandre Delarge- à la lecture du prochain horoscope hype.) Ryo Kase, donc, que vous avez croisé sans le savoir dans Les lettres d'Iwojima, ou que vous n'avez pas oublié de retenir dans Funky Forest si vous avez vu ce film, que dis-je, ce vinyl cinématographique indomptable et féérique (je dis vinyle, parce qu'il y a une pose de 3min au milieu du film, pour le passage à la face B, je dis "indomptable et féerique"pour éluder et parce que je me force à ne pas me lancer dans une critique de ce film de génie qui ne sortira jamais en France, si vous ne pouvez pas le commander, telechargez le: ca se revoit, et se réecoute en boucle...et peut-être que taper "Funky Forest" sur Google ça vous écorchera moins que D'ENVOYER UN MAIL AU COURRIER DES LECTEURS!! et ne me demandez pas pourquoi je dis "cinématographique", suffit de regarder le sommaire pour bien voir qu'on est à la page "Ciné/Book") Ryo Kase, qui joue le rôle d'un réalisateur un peu paumé (ou très passionné, je sais pas) qui vient s'installer à Tokyo avec sa copine, qui va se transformer en chaise. Je ne vous en dis pas plus, vous avez deviné Gondry va encore nous emmenez sur le fil de ses rêves éveillés, nous faire voir des films de génie qu'on aimerai voir en entier à l'intérieur de son film, facon Be Kind Rewind quoi.

http://www.pixelcreation.fr/fileadmin/img/sas_image/galerie/film_video/Tokyo%20film/05%20Tokyo%20Interior%20Design%20Gondry.JPG
Et puis Merde. Ne le prenez pas mal! Binge respecte son lectorat! C'est simplement le titre du second court métrage. Leos Carax doit surement être connu et apprécié par les cinéphiles, respecté et mentionné dans la presse, mais je le connaissait pas et c'est pas de ma genération. En tout cas il me semble être engagé dans les combats de son époque, puisque de ces trois courts métrage, c'est le seul que l'on pourra prendre d'un point de vu politique et polémique. Sans tomber dans le piège du démontratif, Carax touche juste quand il fait trouvé à Merde (ne vous énervez pas, c'est aussi le nom du héros) un autel dedié aux "héros de Nankin" dans les égouts de Tokyo, et imagine les réactions des medias japonais face à une telle affaire: Merde sera condamné à mort. Et la peine capitale au Japon étant par pendaison, on assiste à une exécution qui change de la chaise électrique, vu et revu au cinéma.
Effrayant, édifiant, drôle, Merde sait utilisé le carcan du court pour produire un resultat assez fort qui contraste avec l'apparence innocente des deux films qui l'entoure. http://www.iwatchstuff.com/2009/02/04/tokyo!-trailer.jpg

Allez, j'passe au troisième. C'est bête pour ceux qui sont partis prendre un doliprane avant la fin de l'article, parce qu'il est aussi excellent. Ce qui me fait conclure à l'instant que "Tokyo!" en plus de ne pas décevoir, surprend et contient une vrai cohérence, digne de l'attention des lecteurs et lectrices de Binge Cogel. Quant au dernier film, "Shaking Tokyo" j'ose même pas en parler tellement il est beau.
C'est l'histoire d'un homme qui n'est pas sortit de chez lui depuis 11ans, un hikikomori, dans un Tokyo qui change et qui tremble. Retenu et millimétré, ce film va à l'encontre de de tout ce que vous pourrait lire, voir, écouter dans les médias, en élevant au rang d'art ce que ces derniers nous poussent à éviter comme une maladie: la solitude. Salutaire et inespéré.https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjznixT0coVcNm-rDy_c-b7bgbmbxskTO0pPBKh307PeR9leYzTnENXoas5-9Xl_R2I6Adwkwg323k5DCSiW-L0fvvg4JdZQbVlE7r3AToMZGeh9vpNdx_PH5FulnpcVabfgXCXmJoKM3s/s400/tokyo_shaking_tokyo_bong_joon_ho.jpg
Moshi -novembre 2008

New Bomb Turks


http://userserve-ak.last.fm/serve/_/11243363/New+Bomb+Turks+mbt.jpg

Vous avez peut-être remarqué que ce numéro de Binge Cogel avait une petite consonance philosophico-politique, l'équipe ayant recruté un baba-cool réformiste et un exhibitionniste frustré. J'ai d'abord pensé faire moi-aussi un article polémique, sur le manque de place accordée à la nature dans notre société, ou sur l'impossibilité de chasser soi-même pour se nourrir... Mais je dois avouer que pour le coup je n'étais pas très inspiré. J'ai alors décidé de faire un peu le contraire total: un article sur New Bomb Turks. Du coup je vais pas me faire chier à réfléchir.

Pour situer le plus rapidement le groupe, je pense qu'il suffit de dire que c'est un groupe qui a débuté chez Crypt Records. Donc, aux côtés de groupe comme: Oblivians, Devil Dogs, Teengenerate. File under: Gros-son-Marshall-croches-au-charley-gimmick-Chuck-Berry. Mais ce que j'apprécie particulièrement chez NBT, c'est que tout ça n'est pas lourd comme ça peut parfois l'être chez les autres. Le son est méga-gonflé mais pas pourri (cf: Teengenerate ou Guitar Wolf, ceci dit c'est pour ça qu'on les aime cette bande de chinetoque), le chanteur est réellement excellent, c'est du bon brut de décoffrage quoi.http://www.punkrockcds.com/images/NewBombTurks-ScaredStraight.jpg

Le groupe respire l'Amérique. Ils sont originaires de Colombus, le genre de ville dont personne n'a jamais entendu parler mais qui est plus grande que Marseille, dans l'Ohio, un des états (avec l'Utah) le plus américain des USA. Pour moi en tout cas. Le guitariste est gros. Leur musique donne envie de mettre un pantacourt avec des Vans et de rire. Et de traverser le Texas en pick-up.

Attention, ne me faites pas dire ce que je n'ai pas dit: Les New Bomb Turks ne sont pas des gros tas. Sur leur 1er album, ils reprennent « Mr. Suit » de Wire, ce qui n'est pas donné à n'importe quel groupe qui porte des t-shirts avec les manches longues d'une couleur différente, et peuvent même sonner comme les Hives ('She Said Yes'). Et bien que je les aie découvert sur les compiles Punk-O-Rama (Epitaph), ce n'est pas du skate-punk. Même si ça donne méchamment envie d'en faire, éh!

Maintenant, il faut quand même que je passe aux aveux: Même si je les idolâtre vraiment, et que je pourrais en parler pendant deux heures à un mec que je connais pas en soirée, je n'ai pas écouté grand chose d'eux, et je n'aime que quelques chansons... Mais quelles chansons la putain de sa race elles arrachent Freddy Kruger. Cherchez sur Jiwa elles-y sont toutes.

-Snap Decision

-Hammerless Nail: Ma préférée. Là, matez le clip sur YouTube, chanson de pur génie et clip dément. You have the New Bomb Turk record on vinyl? Eh Ouais yeah, we do! No, don't open it here!


-Automatic Teller: LA BOMBE! Partie guitare de gros ricain ultra énervé. 2E break: le mec tape ses baguettes pour le temps.

-Jukebox Lean: Grosse tourne de camion-poubelle enragé avec chant hip-hop (pratiquement)

-Defiled: Ya même des cuivres là, on est pas chez Gasolheads!

-She Said Yes: Ouais, elle est pas sur Jiwa! Fucking A, Dude! Sur Myspace, le son est moins imposant que d'habitude, et c'est plus garage de base. C'est cool, ya un Farfisa. Oh putain c'est pas du garage 60's là? Merde!

Emile Pollack -novembre 2008

Motel Blues de Bill Bryson

http://www.laprocure.com/cache/couvertures/9782228897358.jpg


"Je suis né à Des Moines, ce sont des choses qui arrivent".

Voila comment Bill Bryson entame son roman avec toute la classe d'un anti-héros américain en 1988.
Alors que les choses soient claires, Bill Bryson est gros, Bill Bryson n'est pas Rock, Bill Bryson ne consomme pas de Cocaine. Pourtant rien ne l'empeche de prendre sa voiture pour un road trip a travers les Etats-Unis, rejettant pour l'occasion 30 ans de littérature américaine en la matière. Bill Bryson pond un roman qui fonctionne comme une antithèse complète des Kerouac, des Cassady et des autres Tom Wolfe. Ici c'est l'Amerique que l'on découvre et non pas les sous-sols enfumés de lieux underground et branchés du pays aux 50 étoiles. On trouve tout le paradoxe américain, un pays bête mais attachant, rustre mais sincère et surtout il n'y a dans ce livre aucune méchanceté gratuite, sinon une simple observation de faits d'une société que le lecteur pourra analyser à sa guise. Desolé Messieurs et Mesdames Tschouls mais je pense que ce livre ne vous concerne donc pas!

Energisant -septembre 2008

Sex pistols 10/08/08 Summer Sonic Festival, Osaka

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Chez Binge on ne recule devant rien. La preuve, j'ai été envoyé spécialement au Japon pour voir les Sex Pistols. Une telle expérience aurait pu être la marque des rares élus à les avoir vu sur scène,des durs a cuire, comme le fer rouge l'était aux bagnards, ou comme je suis au Japon, le petit doigt coupé l'était aux yakusas. Le problème c'est que je ne les ai pas vu entre 1975 et 1978 mais en 2008. Bien que ce soit la formation originale, ce dont peu de groupes "d'époque" reformé au début des années 2000 peuvent se vanter, je peux vous assurez qu'il y a un gros problème. Ou plutôt la confirmation de ce que personne ne veut entendre: on est toujours déçu par ses idoles. Mais cette fois ci à la déception s'ajoute du dégout et du mépris. Les rôles s'inversent: ils sont devenus le Billy Grundy que j'ai envie d'insulter. La boucle est bouclé et un nouveau cycle doit commencer. Mike Jones semble un des rare a avoir compris que le relais doit être passé en produisant le premier des libertines (et Aggravation en produisant Les Jolis AHAH!!!). Entre arrêter jeune ou vieillir mal, beaucoup on continuer sur le deuxième chemin. Quitte a perdre toute crédibilité et a abandonner une partie de sa descendance, celle qui pense que "Satellite" ou " I Wanna Be Me" sont des chansons qui peuvent changer l'aiguillage d'une vie. Lydon continue de penser que le MI5 en a après lui. N'essayer pas de chercher des photos de lui maintenant ça fait peur. Je vais plutôt vous décrire sa tenue de scène ainsi que celle de ses acolytes. Johnny Rotten porte un baggy à carreaux écossais, des chaussures de clown et une chemise blanche façon djellaba XXL. Jones porte un short kaki avec poches de randonneur, des baskets montantes et LE t-shirt au deux cow-boys, également taillé XXL, histoire de camoufler son énorme bide: il ressemble à un Mick Frost fatigué et pas drôle, la classe en moins et les années en plus. Matlock ne ressemble à rien. Seul Paul Cook s'en sort avec une veste militaire,et les cheveux court, sobre: il sauve l'honneur en rappelant qu'on peut quand même avoir été punk et continuer de bien se looker en vieillissant . Le jeu de scène et catastrophique, Glen et John se font face a face pendant les solos, genou en avant, sourire béant de gamin trop gâtés aux lèvres, Lydon recrache son vin rouge . Et le son direz vous? Et bien c'est du Pistols parfaitement propre et remasterisé, avec chœurs a fond et tout ce qui gâche leur album. Et pourtant, sur "No Feelings", je me suis dis que Lydon restait quand même un bon hurleur, bien qu' il s'excuse d'avoir la voix cassé (ce soir il préfère qu'on l'appelle Johnny Sicko) . Les 20 min de retard faisait peut être aussi parti de la pistols touch. Le public japonais peu habitué aux retard a fini par s'impatienter, insultes et jet de bouteilles à l'appui. Les retards sont souvent fédérateurs. L'attente comme meilleurs comment du concert? Peut être. Je parlais d'idoles tout à l'heure: et bien sachez qu'entre "I Wanna Be Anarchy" et "ni dieu ni maître", mon choix est fait.
Moshi -aout 2008

THE STAGGERS/?.08.08/ Bassy Club/ Berlin

http://www.concertandco.com/crit2/staggersmyspace1.jpg

Le Garage 60's serait-il le genre musical le plus bloquée et sclérosé DU MONDE? J'ai tellement l'impression de voir le même concert à chaque fois, ça en devient assez fou... Quand je dit « bloqué », c'est que j'ai le sentiment que ce genre est un telle carcan pour la créativité, c'est très frustrant, rien ne sort jamais des schémas habituels, qui sont devenus pour les groupes de revival des gros poncifs vachement chiants. Certains m'accuseront de mauvaise foi, étant moi-même un grand fan d' early reggae dont 90% des morceaux s'ouvrent sur la batterie, tournent tout du long sur le modèle « do-fa-sol » en suivant un rythme « one-drop ». C'est pourtant totalement incomparable. Le reggae c'est d'abord un schéma musical, auquel on adapte ensuite ses propres compositions. Le reggae c'est une fonction mathématique, une matrice. Pensez-vous être surs de croire que vous le savez, ou pensez-vous seulement que vous croyez le savoir?
Enfin, pour en revenir aux Staggers, qui sont tout de même l'objet principal de cet article, j'avais placé en eux mes espoirs les plus fous. Les quelques souvenirs de clips pas mauvais m'ont incités à aller les voir, car justement à l'époque j'avais pensé « Tiens, un groupe garage 60's qui a des compos... ». Puis on me les avait présentés comme la crème des groupes 60's, donc je me suis dit « Go Johnny go! Calepin stylo ça va casser des briques chez Binge Cogel! ». Mais c'est en face de ce groupe, et du fait même qu'il soit la quintessence du genre, que les musiciens jouent bien, que le chanteur soit un excellent performer, etc. que j'ai ressenti si fort ce sentiment de déjà-entendu-1000-fois. Car même si j'ai eu devant moi les meilleurs du genre, rien n'en est ressorti de plus, de meilleur, et surtout de différent que tous les autres groupes que j'avais déjà vu auparavant.
Je crois que je viens simplement de réaliser que je n'aimais pas le garage 60's. Scheisse.
Emile Pollack -aout 2008

Cannabis de Pierre Koralnik

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Cannabis n'est pas un film sur la drogue mais c'est en grande partie un film sur les seins de Birkin et sur les habits de Serge, ce qui en fait donc un super film.
Vous pensez certainement que je formule ici une condescendante critique, que je dénonce la vacuité d'une œuvre superficielle, esthétisante et profondément vide.
Ce n'est pas faux, en effet, je concède aux professionnels de la critique que (comme le dit le directeur de la photographie dans les bonus) "c'est un film un peu raté".
Néanmoins je renvoie à Caro Diario de Nanni Morretti qui met en scène avec beaucoup de lucidité et d'humour un critique de cinoche complètement lyrique et abruti, pour ne pas dresser moi-même le tableau noir des "spécialistes" pompeusement inutiles qui usent leurs métaphores "anti-frères-lumières" sur le pavé de notre crédulité envers la presse culturelle.

En bref j'ai mon idée sur la qualité du produit et je la changerais pas contre votre collec' des cahiers du cinéma, même si dans mon poêle ça brule super.

Revenons en a nos considération premières, je vais maintenant parler du film. Honnêtement je n'ai pas encore compris l'histoire donc vous n'aurez pas de synopsis.
-je mettrais d'abord l'accent sur la photographie sensationnelle signée Willie Kurant qui donne toutes son ampleur à ce film "baroque et sensuel"(Jane Birkin)
-en second lieu j'aborderais la question des fusillades multiples qui sont des plus réussies.
Cf: destruction massive de mafiosis dans un élevage de poule blanches complesament déplumées par le complice de Serge après le carnage.
-voi aussi la manière stoïque qu'a Serge d'etre beau aux volant de sa voiture de sport avec deux balles dans le buffet.
-Ou encore, sa maniere religieuse de regarder la mer en pensant a son arme favorite "un vrai genie"

-Passé ces détails ponctuels, je me pencherais maintenant sur l'adéquation parfaite entre la musique de Gainsbourg , le propos et les images.
-La musique apparemment faites d'accords mineurs, semble être jouée par un orchestre symphonique sonorisé par un twin reverb géant particulièrement acidulé et grinçant, ce qui reflète le fond de ce film a double tranchant, d'une extrême violence mais aussi d'une douceur visuelle surprenante, de plus le rythme du film est réglé par la musique qui intervient comme un reflux d'émotions apparemment aléatoire mais dont la répétition nous plonge dans un état de transe et de pulsion de mort, j'exagère mais c'est quand même de cet ordre la.

Etant donné mon incompétence et la totale deconstructrion de ce film je vais passer directement aux commentaire de la scène de fin.

Scène Qui met un terme aux films avec la chute de Serge au milieux d'une terre desolée abattus d'un coup de feu par son meilleur amis sujet a une crise de démence.
Le point final est d'une dureté tragique, en effet voyant son amant aux tapis, s'accrochant a son corps sanglant, Jane pousse un cris surmixé et horriblement strident!
Ce qui m'a personnellement transpercé d'émotion.

Je voudrais rendre hommage 0 Pierre Koralik Cinéaste de génie noyé dans la nouvelle vague.

Léon Garcia -septembre 2008

Ken Park de Larry Clark

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Le film s'ouvre sur le trajet d'un jeune rouquin vers le skatepark du coin dans un quartier résidentiel d'une petite ville de Californie. Roi du bitume. Le mec arrive, s'assoie, sors un caméscope de son sac, fait le point sur son visage mi-illuminé, mi-ahuri, et se fait sauter le caisson. Bang. Même topo pendant l'heure et demi suivante: Tranches de vies sans « avant » ni « après », état des lieux, façon documentaire sans paroles, d'une jeunesse américaine pourrie jusqu'à la moelle, du style « dans chaque petite maison middle class se cache une famille de déviants dont la morale et la vertu ont été grillées par la société américaine. Encules le système! ». Ce qui, il faut l'avouer, est une problématique réelle, et préoccupante, mais qui est ici complètement zappée puisque pas du tout analysée mais seulement constatée. On dirait une chanson des Hatepinks. Et là où Trainspotting réussissait, avec le même parti pris de réalisation « instantané sur un situation », à toucher et à porter le spectateur, Ken Park afflige par ses détails voyeuristes-choquants-mon-cul. Un jeune, surement en mal de vivre, s'en tape une en direct sous vos yeux ébahis, puis tue ses grands-parents (et bande un coup après). Cool.
Bon j'avoue que j'ai bien aimé la scène de fin où la fine équipe s'enfile joyeusement et passe ses journées à poil. Là on sent le rêve qui s'immisce dans le documentaire, ça dérape, c'est incohérent et c'est cool.
D'un côté, j'aime pas le cinéma, je vois jamais de films, et si ça se trouve celui-là est bourré de références à Fellini ou autre. Alors mon avis vaut pas grand chose, hein?
Emile Pollack -juillet 2008

Total Khéops /Jean Claude Izzo

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Jean-Claude Izzo, moustachu, lunettes rondes et figure joviale a discrètement publié les trois meilleurs polars du monde (sans compter les San-Antonios).
Il est sans nul doute l'auteur le plus lucide quant à l'idée qu'on a de Marseille.

Les aventures de Fabio Montale s'étalent sur trois volumes, (dans le désordre) Total Khéops, Chourmo et Solea.
Il s'agit d'un ancien flic qui vit aux Goudes dans un cabanon. Rattrapé par son passé mouvementé, aux prises avec la Mafia, l'alcool et les femmes (les femme ne sont pas aussi négatives que la Mafia ou l'alcool,qu'on ne me fasse pas dire ce que j'n'ai pas dit). Fabio est tour à tour amant, pilier de bar et détective.

Ces trois romans sont des concentrés de folklore ensoleillé et de violence pittoresque, rythmés par les coups de feux et le chant des cigales.
Au delà du roman magistral qu'est chacun de ces volumes, c'est un rapport complet sur la criminalité et la violence que dresse Izzo (loin d'un bilan moral, la violence d'Izzo est un flux qui porte Marseille pour le meilleur et pour le pire) .

J.Claude met en scène un monde violent, fatalement corrompu, la brutalité est dans les meurtres, les braquages, les viols, mais aussi dans la mer et l'amour.
Marseille apparaît comme un paradoxe: ouverte ou hermétique, théâtre d'une "guerre improbable/paix impossible" entre la sieste et le coupe-gorge.

Léon Garcia -juillet 2008

Planet Of The Wolf /Guitar Wolf


Le problème c'est qu'en prenant Guitar Wolf au sérieux, on a beaucoup de chance de passer pour un con auprès des nombreux rockers snobinard qui prennent ça du haut de leurs amplis dont-ils vous martèlent la marque à longueur de conversation, pour finir de me convaincre que Marshall rime avec Graal. Mon vier. En temps que non-musicien, j'en ai rien a carrer de ces salamalecs: Planet Of The Wolves est un album d'une pureté aussi sincère et innocente que celle par exemple d'un Hasil Hadkins adolescent, c'est-à-dire des chansons qui parlent d'ovni, de filles fonçant à 200 sur des motos au milieu de la nuit, de bières et de nuits blanches avec un sérieux inaltérable (ici nous parlons des 3 loups japonais, et non pas du chien fou du rockab sudiste, qui lui écrivait plutôt des chansons sur des filles qui sont tellement laides qu'elle ressemblent à des morceaux de vieille viande séchée, et la filiation bâtarde avec le rockab dégénéré se retrouve depuis le début chez les Woulfs, suffit d'écouter, de plus cet album ce finit avec une reprise amoureuse de Rumble, qui à mon avis elle aussi devrait être interdite pour incitation à la violence, simplement parce que tout est noyé dans un déluge - et non pas un tsunami car dans un article sur Guitar Wolf ce serait trop simple, et nombre de charlatans succombent régulièrement à la tentation de parler de "fureur nippone qui donne envie de se faire hara-kiri" ou d "explosion hiroshimaesque" quand ils pondent une resucée de cliché nazes qu'il ont le culot d'appeler article- sonique carrément réjouissant ) qui émeut à chaque fois votre fidèle serviteur. Votre fidèle serviteur qui se réjouit perpétuellement du potentiel twist de "All Through The Night Buttobase", du simple titre des chansons, jugez plutôt: Kung-Fu Ramones Passion (le même qu'en VO), Kawasaki ZII750 Rock 'n' Roll…qui sont évidemment à la hauteur des espoirs que n'importe quel zgègue qui cherche envers et contre tout des armes de destruction massive contre le désenchantement et la monotonie ambiante. Lock'n'Lollll!!!!!
Moshi -juillet 2008

I Can't Stand Modern Music / The Cute Lepers




Side-project de Steve E. Nix, le PDG des Briefs, les Cute Lepers sortent leur premier LP sur 1-2-3-4 GO! Records. Une fois encore, le gars Nix nous fait le coup du groupe parfait, encore plus même que les Briefs (qui, je le rappelle, sont tous fringués parfaitement dans le style 999-cartoons-peroxydé, jouent vite et bien, composent doué, etc.). Les Cute Lepers sont six sur scène, dont deux choristes canons, et balancent des chansons pop-punk bien léchées.
En gros, les Briefs en bien moins punk et vachement plus pop. A première vue, surtout si vous êtes saoul ou simplement humaniste, ce disque vous apparaît comme La Révélation, L'Evidence. Steve Nix joue toutes les guitares sur l'album (pas folle la guêpe) et pour le coup on peut dire qu'il se la donne sévère. Mais c'est paradoxalement de là d'où vient la faille: trop sur de sa propre qualité (indéniable par ailleurs) d'auteur-arrangeur de tubes en plastique, Stevie néglige un peu la composition à proprement parler, et livre en fin de compte un excellent album superficiel mais qui ne marquera pas les esprits. Une sorte de succession de gimmicks, de breaks, de chœurs, d'accords mineurs sans complexes…Mais face à l'absolu, Ramones ou 999?
Emile Pollack -juillet 2008